30 jeunes européens et migrants se sont retrouvés à Paris pour questionner la Confiance au travers d’un atelier artistique de 10 jours /// 30 young europeans and migrants gathered in Paris (France) to question Trust together through and artistic workshop.
Trust Youth Exchange est une rencontre artistique et citoyenne qui s’est déroulée à Paris du 23 Mars au 1er Avril 2017.
Elle a provoqué la rencontre de jeunes vivant actuellement sur le territoire européen. Ils étaient Allemands, Français, Italiens, Portugais, Suédois, Bulgares, mais aussi jeunes migrants d’Afrique ou du Moyen Orient. Pendant 10 jours, ils ont mené une expérience commune d’ateliers permettant des réponses artistiques aux questions posées.
L’échange de jeunes a eu lieu à Paris et Nanterre, sous l’impulsion de La Transplanisphère, avec le partenariat du Théâtre de Dortmund (KJT, Allemagne) et son groupe théâtre rassemblant des jeunes réfugiés syrien, ainsi que le partenariat de Teatro Rigodon (Italie), Ex Quorum (Portugal) et Teatermaskinen (Suède).
3 lieux ont accueilli les activités :
- 23-26 Mars : la Cité des Sciences a reçu les ateliers dans le cadre de 3 entités qui y sont abritées : la Cité de la Santé, la Cité des Métiers et le Carrefour Numérique.
- 27-29 Mars : les jeunes étaient accueillis à Nanterre par l’Agora (Maison des initiatives citoyennes) et logés par la Mairie dans leur résidence pour groupes. L’école primaire Balzac et l’Espace Dynamique Insertion étaient également associés.
- 30-31 Mars : les jeunes étaient associés au Forum de l’intégrité, événement annuel de l’OCDE qui débat de l’état de la corruption et de la fraude dans le monde.
Les jeunes ont questionné ensemble la notion de confiance au travers d’un atelier artistique et citoyen ouvert au public.
Des notions comme la migration, l’intégrité, la cohésion, le patrimoine culturel étaient parmi les thèmes en jeu, explorés à travers de rencontres et processus de création artistique.
Le projet visait à impliquer les jeunes dans une démarche positive, active et responsable, favorisant la construction d’un dialogue fondé sur le respect et la confiance. Cette rencontre a offert un espace d’expression créative entre jeunes Européens, jeunes réfugiés et experts. Chacun a pu tirer profit de cette expérience et enrichir sa vision de notre capacité à construire ensemble du «commun». Et tenter d’imaginer un nouveau récit européen sur notre époque.
La philosophie du projet
Avec une crise migratoire explosive depuis 2015, les européens s’interrogent sur les conséquences pour leurs sociétés. Pour les jeunes en particulier, il paraît difficile de se faire une opinion dans un contexte si incertain qui croise autant d’enjeux. Et encore plus difficile de se projeter sereinement dans l’avenir.
Les débats sur le sujet se trouvent souvent influencés par la couverture médiatique des attaques terroristes, ou encore celle des naufrages de migrants en Méditerranée. D’autres situations plus locales créent aussi des tensions, avec par exemple la présence de migrants qui semblent abandonnés dans l’espace public, ou encore certains phénomènes d’insécurité.
Les «histoires» racontées au sujet de ces crises peuvent donner l’impression que chacun n’a qu’une alternative : venir en aide aux migrants et réfugiés, ou bien laisser s’exprimer la peur et le rejet.
Il nous paraît utile de développer des approches qui dépassent cette alternative.
Est-il besoin d’ajouter que pour les migrants et les réfugiés, arriver en Europe n’est pas non plus une situation confortable ? Ils ont la plupart du temps été contraints de quitter leur pays pour des raisons politiques, sociales ou économiques. Certains sont en état de choc post traumatique. Et selon le pays où ils transitent et/ou s’installent, ils font face à des situations souvent difficiles. Et de surcroît, ils sont souvent confrontés à la peur ou à la culpabilité vis à vis des membres de leur famille restés dans ces pays en guerre ou en crise.
Pour ceux qui ont réussi à passer le cap délicat de la régularisation, il reste souvent un long chemin d’intégration avec des difficultés de langue, des enjeux de formation et d’emploi. Comment se projeter dans l’avenir : s’intégrer en Europe et construire une nouvelle vie, ou préparer un éventuel retour au pays lorsque la situation le permettra ?
la confiance en jeu
Pour la plupart des jeunes, européens comme migrants, la notion de confiance est au cœur des préoccupations. Comment se faire confiance alors que tant de signaux contradictoires sont envoyés de part et d’autre ? Et aussi comment faire confiance aux autorités pour gérer cette situation et veiller à ce que les droits de tous soient respectés ?
Dans ce contexte, quelles “histoires” différentes de celles relayées par les médias pouvons nous écrire et raconter sur ces enjeux ?
Si nous estimons que le débat sur l’intégration porte en germe la notion de confiance, nous croyons qu’il est important de la questionner en provoquant des échanges et surtout des actions qui engagent des processus de création : l’expression artistique comme facteur de “commun” et de mise en confiance.
Trust a voulu inviter les jeunes dans une démarche positive, active et responsable sur cet enjeu. En créant l’espace pour cette rencontre, les partenaires ont voulu encourager un dialogue inclusif, basé sur le respect et la confiance entre les migrants, les réfugiés et les Européens.
Ils ont proposé de répondre aux défis de l’intégration par une démarche créative et partagée. Et ainsi rééquilibrer les “histoires” véhiculées par notre époque sur la relation européens et réfugiés, et permettre à chacun de se projeter dans le futur de façon plus constructive.
L’action
Concrètement, Trust a provoqué la rencontre de jeunes vivant actuellement sur le territoire européen. Ils étaient Allemands, Français, Italiens, Portugais, Suédois, Bulgares, mais aussi jeunes migrants d’Afrique ou du Moyen Orient. Pendant 10 jours, ils ont mené une expérience commune d’ateliers permettant des réponses artistiques aux questions posées.
L’échange de jeunes a eu lieu à Paris et Nanterre, sous l’impulsion de La Transplanisphère, avec le partenariat du Théâtre de Dortmund (KJT, Allemagne) et son groupe théâtre rassemblant des jeunes réfugiés syrien, ainsi que le partenariat de Teatro Rigodon (Italie), Ex Quorum (Portugal) et Teatermaskinen (Suède).
3 lieux ont accueilli les activités :
- 23-26 Mars : la Cité des Sciences a reçu les ateliers dans le cadre de 3 entités qui y sont abritées : la Cité de la Santé, la Cité des Métiers et le Carrefour Numérique.
- 27-29 Mars : les jeunes étaient accueillis à Nanterre par l’Agora (Maison des initiatives citoyennes) et logés par la Mairie dans leur résidence pour groupes. L’école primaire Balzac et l’Espace Dynamique Insertion étaient également associés.
- 30-31 Mars : les jeunes étaient associés au Forum de l’intégrité, événement annuel de l’OCDE qui débat de l’état de la corruption et de la fraude dans le monde.
La participation à la rencontre d’artistes et d’experts a permis aux jeunes de développer des compétences sur différents plans : les enjeux liés à la confiance, des disciplines artistiques (écriture, théâtre, musique…), des compétences techniques (via les activités à la Cité des Sciences, et les conférences à l’OCDE) et aussi des compétences sociales (échange en groupe interculturel, création en collectif).
Créativité
Le projet a répondu au besoin des jeunes de s’approprier un enjeu majeur de la société dans laquelle ils vont ou sont en train de s’intégrer. Alors que le débat confiance/défiance peut provoquer des tentations de repli, d’individualisme, de rejet de l’Autre, l’initiative encourageait des valeurs comme la solidarité, la démocratie et la créativité du collectif.
Les partenaires du projet estiment qu’une telle expérience a contribué à transformer un enjeu complexe en une série de propositions artistiques à la fois stimulantes et positives portées par les jeunes participants et partagées avec le public européen.
Les jeunes participants
Le groupe qui a participé à cet échange était composé de jeunes (18-30 ans) de Dortmund (Allemagne), Rieti (Italie), Riddarhyttan (Suède), Evora (Portugal) et Paris et sa région. D’autres groupes de jeunes de Paris et d’Ile de France ont participé à certaines activités d’ateliers au cas par cas, selon les lieux où elles se déroulaient. Des enfants (7-10 ans) ont aussi participé, notamment de l’école primaire Balzac de Nanterre.
Dortmund (Allemagne). Les jeunes de Dortmund étaient issus d’un groupe de réfugiés syrien qui mène un atelier avec le Kinder und Jugendtheater (KJT, théâtre de la jeunesse, composante du théâtre de la Ville) Dortmund depuis Septembre 2015. Après une année et demie passée à Dortmund, ces jeunes parlent déjà un allemand correct, et ils ont la pratique d’un atelier écriture et théâtre abouti. Parmi ces jeunes, certains ont réussi a trouver un premier travail tandis que d’autres sont toujours dans un processus d’insertion. Une jeune allemande de Berlin étudiante en art s’est jointe à l’équipe.
Rieti (Italie). Les jeunes de Rieti faisaient partie pour la plupart d’entre eux d’un groupe de jeunes étudiants-artistes émergents qui travaille régulièrement avec Teatro Rigodon et participe aux ateliers menés à Rieti (80 km de Rome). Certains d’entre eux avait formé un groupe musical : Fiore di Male. Parmi le groupe, teatro Rigodon a aussi invité un jeune réfugié nigerian par l’intermédiaire d’un centre d’hébergement et de formation partenaire à Rieti : Pegaso. Ces jeunes sont issus d’une région (le Lazio) située dans le périmètre des récents tremblements de terre au Nord de Rome. Ils ont largement participé aux actions de solidarité avec les victimes directes.
Les 5 jeunes de Paris participant aux projet seront de différentes origines.
- lycéen (pro), ayant participé à la rencontre de Rocca Sinibalda,
- une étudiante en master de muséologie,
- un jeune archéologue en recherche d’emploi,
- un jeune en service civique
- une étudiante Bulgare à Science Po,
- 2 demandeurs d’asile du CADA de Nanterre
- D’autres jeunes vont rejoindre ponctuellement les ateliers. Certains issus du public de la Cité des Sciences (appel à participation, notamment auprès des usagers migrants), de l’Agora de Nanterre (jeunes de l’EDI de Nanterre, enfants d’une école primaire) et à l’OCDE (stagiaires internationaux présents à cette période, étudiants).
En plus de ces jeunes particpant au projet tri national OFAJ, 7 jeunes portugais et suédois ont aussi participé.
Evora (Portugal). Les jeunes venu d’Evora étaient composé d’un groupe de 3 élèves d’un lycée professionnel en audiovisuel (dont l’un avait la double nationalité portugaise et chinoise), et d’une jeune étudiante de Lisbonne.
Ryddarhyttan (Suède). 3 jeunes femmes ont représenté la Suède dans le groupe, issues d’une ancienne région minière située à 250 km de Stockholm. 2 d’entres elles n’avaient jamais voyagé hors des frontières de la Suède. Elle faisait partie d’un atelier artistique mené par le partenaire Teatermaskinen dans le cadre d’un programme social.